Les recherches archéologiques (découverte d’objet en céramique, bronze…) attestent que la vallée du Mékong était déjà habitée il y a 10 000 ans par des populations dont on connait peu de choses. Dans le nord du pays, à partir du 7e ou 8e siècle, des populations tai-kadai seraient descendue du sud de la Chine en suivant les vallées fluviales et se seraient installées et organisées en petites principautés indépendantes… repoussant les populations autochtones sur les versants. Le sud du Laos, à des dates plus anciennes encore, hébergea les royaumes du Funnan et du Chenla, précurseur de l’empire Khmer d’Angkor, et le centre du Laos des royaumes Mon, tombé par la suite sous la domination khmère. Le 13e siècle vit l’apparition des premières entités politiques Tai fortes dans le nord de la Thaïlande et du Laos, qui mirent à mal la domination khmère.
Des querelles entre les royaumes thaïs qui suivirent dans le courant du 14e siècle permirent à un prince lao, marié à une princesse Cambodgienne et avec le soutien de son beau-père, de prendre le contrôle de vastes territoires et de créer le premier royaume Lao du Million d’éléphants et du Parasol Blanc. Son fils Samsenthai consolida le royaume pour en faire un état de première importance. Son successeur fit du bouddhisme Theravada la religion d’état. Puis déchiré par des querelle de successions, le royaume perd de son importance et se retrouve sous la menace de ses voisin, notamment birman, ce qui explique le déplacement de la capitale à Vientiane. L’accession au pouvoir de Photisarath permet au Laos de reprendre de l’importance, notamment avec la prise de controle du Lanna (nord de la Thailande). La mort de son successeur, marque une nouvelle periode de déclin, entre guerres de clans et domination birmane jusqu’au règne de Suriya Vongsa qui reconstitue un royaume puissant et le plus important en terme de territoires controlés. Sans héritier, le royaume se morcelle a nouveau en trois entités, tombant sous le contrôle ses birmans ou des siamois.
Au début du 19e siecle, Chao Anou, un prince lao est installés par les siamois à la tête du royaume de Vientiane permet la restauration de la ville, ainsi que des relations plus harmonieuse avec les autres parties du Laos. Mais sous la pression des vietnamiens, il se rebelle contre les siamois et subit une lourde défaite. Vientiane est rasée (sauf le temple Vat Sisaket), et la population déportée au Siam. Les autres royaumes du Laos connaissant le même sort, le Laos est dans sa plus grande partie annexée par le Siam à la fin du 19e siècle lorsque les français arrivent au Laos. La signature d’un traité de protectorat, puis une série d’accord signée entre la France et le Siam permettra au Laos de récupérer tous ses territoires sur la rive gauche du Mékong, ceux sur la rive droite étant définitivement intégrés dans le royaume siamois. Bien qu’ayant unifié les différentes entités pour former le Laos actuel, les français n’ont jamais fait de ce territoire une priorité du fait de son peu d’intérêt sur le plan économique.
La 2nde guerre mondiale et l’intervention japonaise permettent l’essor des mouvements nationalistes et indépendantistes qui en 1953 parviennent à faire du Laos un état pleinement souverain. S’ensuivirent une période de près de 25 ans de bouleversements politiques incessants entre communistes, nationalistes soutenus par les américains et neutralists et une succession de coup d’état. Au milieu des années 60, malgré la signature d’accord assurant l’indépendance et la neutralité du pays, le pays se retrouve entrainé dans la guerre du Vietnam. Le parti communiste laotien défendant les intérêts du Nord Vietnam, et profitant donc de son soutien, les américains bombardant la piste Ho Chi Minh ou se soulageant sur l’est du pays des bombes non lâchées sur le Vietnam ou finançant une armée secrète au Laos. Avec le désengagement américain, plus rien ne peut empêcher les communistes de prendre le pouvoir en décembre 1975 et renverser la monarchie et proclamer le République démocratique populaire…